Je n’éduque pas, je COMMUNIQUE dans le sens où il y a un dialogue.
Alors, non les chevaux ne peuvent pas tout faire. Je ne peux pas non plus d’ailleurs.
Vous me direz que c’est jouer avec les mots. Et pourtant, non, la différence est subtile et très importante.
Si j’éduque, je décide que « moi être supérieur je sais ce qui est bon »:
- L’action va VERS le cheval.
- Il y a peu de place pour un retour du cheval puisque JE SAIS.
PS : dans le cadre d’un jeune cheval à qui j’explique les codes de communication, le terme peut trouver son sens… et encore !
Si je communique, je décide de moi à moi, ce qui est ok POUR MOI:
- L’action ÉMANE DE MOI, se transmet au cheval qui me répond ce qu’il souhaite.
- Le dialogue, d’égal à égal, est possible.
Exemples :
* Je suis en balade extérieure, je souhaite un arrêt à la route. Je fais un arrêt net, et mon cheval sait qu’il doit s’arrêter mais il ne le fait pas.Jje mets mon stick devant et je le fais éventuellement reculer. J’ai demandé un arrêt et je l’impose.
* Mais si je pars de l’idée que je propose cet arrêt, il peut me montrer que c’est anxiogène pour lui.
Je peux alors ajuster ma demande : proposer autre chose (un cercle, un demi-tour, etc.) et pourquoi pas: affiner ma communication d’arrêt, voir ce qui le stress (l’arrêt, la route, la tondeuse juste à côté,…) et lui montrer comment retrouver son calme. Et ce, idéalement avant qu’un problème apparaisse.
- Est-ce que vous comprenez la nuance ?
Et surtout le fait que si l’action vient de nous (à la différence de « elle va vers l’autre »), le cheval aura moins tendance à « se défendre ». Ben oui, on ne lui demande rien au final. On agit, à lui de répondre (il ne sera pas toujours d’accord;) mais on DIMINUE fortement la PRESSION qu’on lui met.
- Alors, oui, il y a des choses négociables et d’autres pas du tout.
Exemple : Me foncer dedans ne l’est jamais. Ce n’est pas parce que c’est interdit mais parce que je ne suis pas d’accord que quiconque porte atteinte à mon intégrité physique et ce, de quelle que manière que ce soit.
Le fait de communiquer permet également d’être paré à toute éventualité puisque que l’on sort d’un simple apprentissage.
Ce n’est pas toujours évident, je vous l’accorde. D’autant plus que l’enseignement équestre traditionnel porte encore sur le principe dominant – domine.
A nous, d’essayer de désamorcer les pièges des habitudes pour une relation où chacun à sa place.