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caitlinmakaire

Le cheval (ou tout autre animal)n’est pas un outil thérapeutique

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Le cheval est un être vivant à part entière !

Le cheval est un sportif !

En effet, nous lui demandons des activités/gestes:

– Qui ne font pas partie de son « éthogramme » (c’est l’ensemble des comportements qui font partie d’une espèce). Exemple : faire la jambette

Ou de son « inné locomoteur/biomécanique »

Ex : on lui demande de marcher avec du poids sur son dos.

– Des comportements que nous sortons de leur contexte. Exemple : le placé de parade ou d’intimidation est recherché en dressage, le cabré de spectacle,…

  • Le cheval n’est pas là pour être notre miroir.

Sa sensibilité nous renvoie à des choses qui peuvent être sources de développement personnel. Mais c’est tout ! Il COMMUNIQUE (là est tout l’apprentissage que nous pouvons faire).

Nous, on l’écoute (ou pas) et… On fait ce que l’on veut de cette information. Un autre être humain fait exactement la même chose.

Exemple : si vous arrivez très énervé chez vous ou près de votre cheval, lui ou votre famille va : soit vous éviter, soit vous renvoyer cette agressivité, soit proposer de l’apaisement, …

  • On dit toujours qu’un cheval n’arrive pas par hasard dans notre vie, qu’il a des choses à nous enseigner.

Et bien, oui, je le pense, mais… les humains aussi ! On a tous à apprendre des autres êtres vivants et des choses à enseigner également par notre attitude.

Nous ne sommes pas attirés (ou l’inverse) par hasard vers les autres. Tout est une question de vibrations similaires, complémentaires…

  • Par contre, est-ce que ça nous viendrait à l’idée de prendre tout ce que fait un autre être humain pour nous ?

De se dire : « Ah, il est de mauvaise humeur aujourd’hui, peut-être qu’il me renvoie la mienne, … ?

Peut-être que oui et peut-être que non. L’humain a ses désirs et sa vie propre et le cheval aussi !

Il ne veut pas venir aujourd’hui ? Ce n’est pas toujours de votre faute : peut-être la nuit a- t-elle agitée, peut-être qu’il n’est pas bien, que sa nouvelle prairie est trop agréable, …

  • Je pense qu’il est important de replacer les choses dans leur contexte, et chacun à sa place d’être vivant à part entière. Et de le respecter comme tel.
  • De ce statut de sportif et d’animal à part entière découle le fait que le cheval a des besoins spécifiques et qu’une connaissance de son éthogramme et de ses moyens de communication est importante.
  •  

Un cheval qui va mal et qui a des troubles de comportement ne renvoie pas d’office à son cavalier. La plupart des cavaliers que je rencontre adore leurs chevaux et ne veulent que leur bien, chacun à sa manière. Et c’est génial ! Mais ne nous voilons pas non plus la face sous couvert du « cheval miroir ». Je ne peux qu’encourager de continuer à se former, comprendre ce que l’on fait, apprendre à écouter, …

Arrêtons également de culpabiliser en pensant que tout ce qui arrive à Choco est notre faute… Nous ne sommes pas le centre de l’univers de Choco 😉

  • Alors certains me diront : « Oui, mais toi, tu fais bien du développement personnel avec le cheval ».

En effet, je comprends bien l’impact affectif et émotionnel que le cheval peut provoquer chez l’humain.

Mais il n’est pas un outil, je me contente de mettre la communication en lumière et de discuter avec la personne de ce à quoi ça fait écho chez elle. Et je fais cela, via entre autre la pratique équestre, qui pour moi a initialement été créée et s’est développée pour améliorer cette communication.

  • Le cheval est un être merveilleux, qui peut partager notre vie en tant que partenaire.

Il peut être affecté par notre état, nos humeurs, se soucier de nous, … Idem, dans l’autre sens également.

Si mon cheval est mal, j’aurais du mal à être enjouée.

  • Pourquoi le cheval est si spécial ?

C’est un animal qui a toujours fait rêver, qui a une place spécifique dans nos rêves et légendes, un animal dont la réalité est souvent mise de côté par nos projections.

C’est un animal qui a une grande bonté en lui, qui énergétiquement apporte des bienfaits importants de par son ancrage et une vibration haute, …

Et tout cela est décuplé si on le laisse ÊTRE CHEVAL et qu’il est à sa juste place.

Tout comme notre pouvoir personnel l’est aussi, si nous sommes nous-même et là où nous devons être (mais ça c’est une autre histoire).

  • Notre remise en question est un MOYEN d’obtenir une meilleure relation/communication avec le cheval.

J’ai presque envie de dire que c’est une CONSÉQUENCE logique voire nécessaire de ce désir de relation.

Le cheval incarné/n’a pas pour but de nous mener à cette évolution.

Petit mot pour tous ceux qui touchent à la Communication Animale. Nous touchons ici au concept de « mission de l’espèce ». C’est l’idée que chaque espèce (humain inclus) a une mission globale sur cette Terre (l’idée étant l’évolution de tous…, pas que celle de l’humain).

Je crois en cette théorie… mais… Elle se passe sur un plan métaphysique/spirituel, il s’agit d’une grille de lecture supplémentaire mais elle ne doit jamais nous faire perdre de vue l’Incarnation, la matière.

Chacun incarne, dans le concret, à sa façon cette « mission » et elle n’est toujours telle qu’on le croit.

Pour conclure, oui, on peut apprendre des chevaux et ils peuvent apprendre de nous ! C’est un échange (et ça doit être ainsi pour que les choses soient justes énergétiquement et matériellement parlantes).

Je n’éduque pas les chevaux

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Je n’éduque pas, je COMMUNIQUE dans le sens où il y a un dialogue.

Alors, non les chevaux ne peuvent pas tout faire. Je ne peux pas non plus d’ailleurs.

Vous me direz que c’est jouer avec les mots. Et pourtant, non, la différence est subtile et très importante.

Si j’éduque, je décide que « moi être supérieur je sais ce qui est bon »:

  • L’action va VERS le cheval.
  • Il y a peu de place pour un retour du cheval puisque JE SAIS.

PS : dans le cadre d’un jeune cheval à qui j’explique les codes de communication, le terme peut trouver son sens… et encore !

Si je communique, je décide de moi à moi, ce qui est ok POUR MOI:

  • L’action ÉMANE DE MOI, se transmet au cheval qui me répond ce qu’il souhaite.
  • Le dialogue, d’égal à égal, est possible.

Exemples :

* Je suis en balade extérieure, je souhaite un arrêt à la route. Je fais un arrêt net, et mon cheval sait qu’il doit s’arrêter mais il ne le fait pas.Jje mets mon stick devant et je le fais éventuellement reculer. J’ai demandé un arrêt et je l’impose.

* Mais si je pars de l’idée que je propose cet arrêt, il peut me montrer que c’est anxiogène pour lui.

Je peux alors ajuster ma demande : proposer autre chose (un cercle, un demi-tour, etc.) et pourquoi pas: affiner ma communication d’arrêt, voir ce qui le stress (l’arrêt, la route, la tondeuse juste à côté,…) et lui montrer comment retrouver son calme. Et ce, idéalement avant qu’un problème apparaisse.

  • Est-ce que vous comprenez la nuance ?

Et surtout le fait que si l’action vient de nous (à la différence de « elle va vers l’autre »), le cheval aura moins tendance à « se défendre ». Ben oui, on ne lui demande rien au final. On agit, à lui de répondre (il ne sera pas toujours d’accord;) mais on DIMINUE fortement la PRESSION qu’on lui met.

  • Alors, oui, il y a des choses négociables et d’autres pas du tout.

Exemple : Me foncer dedans ne l’est jamais. Ce n’est pas parce que c’est interdit mais parce que je ne suis pas d’accord que quiconque porte atteinte à mon intégrité physique et ce, de quelle que manière que ce soit.

Le fait de communiquer permet également d’être paré à toute éventualité puisque que l’on sort d’un simple apprentissage.

Ce n’est pas toujours évident, je vous l’accorde. D’autant plus que l’enseignement équestre traditionnel porte encore sur le principe dominant – domine.

A nous, d’essayer de désamorcer les pièges des habitudes pour une relation où chacun à sa place.

Horses

Mon cheval ne se laisse pas attraper au pré…

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Voilà, une problématique que j’entends souvent… et qui pour moi fait lien avec l’intérêt que nous présentons aux yeux de notre cheval.

Ici, j’ai environ 11 chevaux à l’entraînement dans un troupeau de 17, ils ont à manger à volonté : herbe/foin, de l’eau et de l’espace, de la compagnie,…
C’est dans ces situations que les chevaux peuvent le plus facilement exprimer leur envie d’être avec nous, de faire ce que nous leur proposons ou pas.
Pour un cheval chez qui s’est OCCASIONNEL et qui se laisse tout de même attraper *

Si mon cheval part quand j’arrive, je ne me sens pas rejetée. Il COMMUNIQUE simplement sur ce qu’il vit ICI et MAINTENANT, dans notre énergie et dans celle qu’ils ont également ce jour à cette heure.
Et cela ne veut également, pas dire que je vais abandonner et ne pas aller le chercher.
Par contre, je prends note.

Si le comportement se reproduit, alors je me demande comment je pourrais lui être plus agréable dans le temps que je lui consacre : plus de présence ? Activité qui lui plaît ? Amélioration de mon équitation ? Avoir des moments de massage ? Etc. etc. etc.

Il y a énormément de choses qui peuvent être mises en place et qui ne nous empêchent pas d’office de faire ce que nous souhaitons également. Tout est dans le compromis 😉

Pour un cheval chez qui s’est REGULIER, pour lequel il faut des heures pour l’attraper,…  *

Je ne le prends toujours pas pour moi. Eh bien oui, il ne fait que COMMUNIQUER. Et ce même, si, imaginons, il ne le ferait qu’avec moi et que d’autres savent l’attraper.
Il exprime juste que quelque chose lui est désagréable, soit ici et maintenant, soit dans ce qu’il pense que l’on va faire.
Et je considère que mon cheval A AUTANT LE DROIT DE S’EXPRIMER QUE MOI (du coup, il ne peut pas tout faire non plus. Je le précise car souvent, on oublie qu’on est deux dans cette discussion et on en oublie un au profit de l’autre.)

Le souci avec ces chevaux, c’est qu’ils nous laissent moins de chance de leur montrer l’intérêt d’être avec nous.
Ce sont des chevaux qui ont souvent commencé à la 1ère étape et qui ne se sentant pas entendus, ont clarifié encore plus leur communication.

Là, il y a plusieurs méthodes pour obtenir une chance de leur proposer autre chose ou parce que parfois, il faut bien les attraper.
En fonction, des chevaux et des situations, une méthode convient mieux que l’autre. Elles peuvent aussi se compléter.

La récompense alimentaire :

Elle n’est pas nécessairement ma préférée parce que même si c’est un excellent motivateur, elle masque souvent le problème.

Ainsi, j’ai déjà vu des chevaux perturbés, car d’un côté ils avaient très envie de la carotte et de l’autre, l’humain leur paraissait peu sympathique. En outre, la gourmandise n’est pas toujours la plus forte.
Par contre, utilisée avec la conscience que le vrai problème est ailleurs et que c’est juste pour pouvoir tenter de le régler alors ça me paraît plus cohérent.
En outre, on s’en sert souvent mal : on tend la carotte au cheval pour qu’il nous approche, et dès qu’il l’a mangé, on essaye de l’attraper. Ça marchera peut-être une fois mais les suivantes, il l’attrapera du bout des dents et puis partira …
C’est donc comme pour tout en renforcement alimentaire : il faut DECOMPOSER et PRENDRE LE TEMPS. (On ne fait donc pas ça quand le vétérinaire arrive dans 1h).
Les étapes sont variables d’un cheval à l’autre.

Voilà, comment j’ai fait avec ma petite Nala, qui m’a poussé à cette réflexion et à la partager avec vous via cet article.
1. Elle s’approche de moi et accepte ma présence calmement =  carotte.
Avec elle, j’ai rapidement pu associer d’autres types de renforcement positif comme les gratouilles et les massages dont je la sais friande mais qui visiblement ne sont pas un motivateur suffisant pour me laisser venir à elle quand je tiens une corde.
(Sans rien, ça lui va. C’est la confirmation que le problème c’est bien de partir avec moi et non ma présence).

2. Je la touche avec la corde = carotte.
Et puis je retire la corde.
Je la retouche et redonne une carotte à ce moment-là.
Je fais cela, plusieurs fois et parfois, plusieurs jours. Et puis je m’en vais.
Il ne faut pas, parce que ça va bien, risquer d’aller trop vite.
Ce que je cherche à faire c’est à dédramatiser le fait de la prendre au pré, et l’associer à du positif.
(Après, à moi de trouver ce qu’elle aime bien faire avec moi pour qu’il n’y ait plus d’appréhension et que la carotte ne soit plus obligatoire.)
En outre, mentalement, je suis concentrée sur mon objectif présent et pas futur (qu’elle vienne avec moi)

Ensuite, les étapes s’enchaînent toujours calmement et au fil des jours :

  1. Je mets la corde autour du cou = carotte
  2. Je lui propose quelques pas = carotte
  3. Je vais jusqu’à la barrière = carotte
  4. Je mets le licol et je l’enlève = carotte
  5. Je la sors = carotte
  6. Aux écuries = carotte.

Cela peut paraître long et fastidieux mais ça en vaut la peine si c’est plus durable. En outre, avec cette méthode dès le 3ème jour Nala venait vers moi au lieu de m’éviter. Et ça, ça fait plaisir !
Si à un moment, elle commence à hésiter, c’est que j’ai été trop vite.  Je retourne donc aux étapes précédentes.

Ici, j’ai expliqué UNE méthode mais, il y en a d’autres :

  • Une communication animale

Pour faire court et simple, c’est une communication d’âme à âme dans laquelle nous conversons directement avec le cheval. Sa perception du monde n’étant pas la même que la nôtre, notre cerveau retraduit de manière compréhensible pour nous.
Cela permet de demander au cheval le problème et éventuellement de négocier.
A faire, que si on est prêt à écouter, ce qu’il a à dire.

  • « Approche-Retrait »

Technique plus « éthologique » : quand le cheval fait un mouvement d’éloignement (idéalement, il faut réagir à la plus légère crispation qui montre un désir de s’éloigner), on s’éloigne aussi.

C’est une façon de lui montrer qu’on l’a compris et d’entrer en Isopraxie (en pratiquant les mêmes gestes, on entre en communication) avec lui.
Petit à petit on se rapproche.
Cela peut-être long mais efficace et surtout demande un bon sens de l’observation et du timing.
C’est un excellent exercice !

  • Contextuel

Ici il s’agit de profiter du contexte : votre cheval s’ennuie, n’a plus d’eau, il est seul au pré (les autres sont partis se promener,…) c’est le moment où il sera plus disposé à venir.
Le souci, c’est que ce n’est pas toujours contrôlable et cache le vrai problème également mais cela permet d’avoir une chance de proposer autre chose.

  • Travail sur son énergie et son mental

Dans certains cas, les chevaux ne se laissent pas attraper car l’énergie de l’humain ne leur convient pas : trop pressé, trop préoccupé,…
On peut donc tâcher d’avoir une énergie plus dans le :  » On a le temps »,  » On va juste passer un bon moment ensemble »,…

Qui convient souvent mieux aux chevaux.
Plutôt que :  » La leçon est dans 30 min ! « , « J’en ai marre de mon travail « , « Aujourd’hui, je tenterais bien de sauter le mètre « ,  » De toute façon je suis nul(le) », …
Dans tous les cas, la culpabilité et la colère bien que compréhensibles ne servent à rien.
Quand je n’étais pas d’humeur à être dans de bonnes dispositions comme cité plus haut, alors je n’essayais même pas d’aller attraper Nala. Cela n’aurait servi à rien, au contraire.

***
Je tiens également à préciser que comme l’a bien démontré Léa Lansade lorsqu’elle a étudié les tempéraments des chevaux. Certains sont naturellement plus attirés par l’homme, c’est comme ça. Et on doit faire avec !

Pour ce qui est de la vraie motivation de votre cheval, sa motivation INTRINSEQUE (qui vient de l’intérieur de lui), de savoir comprendre ce qu’il aime, de savoir comment lui faire aimer notre présence ou le travail, ou sur l’étude de Léa Lansade, ce seront les sujets d’autres articles.

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